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Fianarantsoa

Le trajet vers Fianarantsoa (prononcer Fianar) en taxi brousse surchargé ne pose pas de problème si ce n’est une section de route particulièrement mauvaise un peu avant d’arriver. La gare routière est un bordel sans nom et on me saute dessus avant même que j’ai posé le pied hors du bus, ici c’est « mora mora » (doucement) mais on ne veut quand même pas rater l’affaire d’un vahza débarquant du taxi brousse. La bousculade passée je rejoindrais « petit croq », un hôtel tenu par des chinois et qui semble exclusivement occupé par des chinois.

Comme le train ne pars que samedi (il roule, c’est déjà ça!) j’occupe ma journée en allant visiter la seule plantation de thé de Madagascar, 400 hectares de plantation tout de même ! Ici le climat et l’altitude sont parfait pour produire un thé de qualité et assurer des récoltes pendant presque toute l’année.
Les arbres a thé sont des sortes de buissons taillés a hauteur humaine, il y en as a perte de vue sur les collines, les cueilleurs ramassent minutieusement les 3 premières feuilles d’un vert clair de chaque tige, un cueilleur peut récolter jusque 50kg de feuille par jour et un salaire d’environ 6€. Si j’avais déjà vu des plantations de thé je n’avais jamais pu visiter une production industrielle, malheureusement on est en basse saison et l’usine fonctionne au ralenti. La première étape est de faire flétrir les feuilles qui doivent perdre une partie de leur eau, elles sont réparties sur de grands bacs a travers lesquels on fait circuler de l’air. Une autre machine permet de « rouler » les feuilles pour en augmenter le goût final. La troisième étape est une fermentation contrôlée, c’est l’étape la plus importante puisqu’elle conditionne le goût et le type de thé produit, plus ou moins noir et fort en fonction du temps de fermentation, c’est en quelque sorte ce qui fait la marque de fabrique d’une usine de thé. Pour arrêter la fermentation les feuilles passent dans un four ou elles sont séchées, on utilise ici un courant d’air très chaud qui permet un arrêt immédiat et définitif du processus de fermentation. A la sortie on récupère le « thé vrac », mélange hétérogène qui va de la poussière de thé aux feuilles quasi entières, la dernière étape consiste a trier ce thé vrac en différentes qualités est réalisée avec des trieuses électrostatiques, plusieurs rouleaux attirent le thé en fonction du poids des morceaux.

80% du thé produit ici est exporté au grand marché du thé d’Afrique situé au Kenya, en fonction de la taille des feuilles le thé aura un goût plus ou moins prononcé et sera plus ou moins clair. Les grandes feuilles produisent un thé très clair et léger, la poudre au contraire produit un thé presque aussi noir que le café et au goût très prononcé. Les malgaches consomment essentiellement la poudre de thé qui as un goût très fort, essentiellement pour une question de goût (le café peut ici aussi être très fort et amer).

Sur le chemin du retour on s’arrête sur un site de fabrication de briques ou mon chauffeur me donnera quelques explications très utiles, en effet depuis le début de mon voyage on voit un peu partout de grand tas de briques et des personnes qui les fabriquent.

Les rizières peuvent ici avoir deux fonctions, elle appartiennent le plus souvent a un agriculteur qui peut a la saison sèche louer sa rizière a un producteur de briques qui utilisera la terre glaise accumulée au fil du temps pour fabriquer des briques de construction. Cette utilisation permet de maintenir les rizières, les murets finiraient sinon par disparaître a cause de l’accumulation de terre.
La meilleure terre glaise se trouve a 20cm sous la surface, on utilise un moule pour fabriquer des milliers de briques de terre qui une fois séchées sont assemblées en une savante pyramide. Le feu qu brûlera plusieurs jours sous la pyramide permet de cuire les briques et les rendre résistantes aux intempéries. Le coût relativement modique de ce matériau permet a beaucoup de malgaches d’avoir une maison en dur pour un prix raisonnable, une brique coûte entre 60 et 80AR (2 centimes d’euro) sortie du site de production.

A midi je m’arrête chez « Ninie » un restaurant populaire de la ville et la réputation n’est pas volée, l’endroit avec ses multiples terrasses est vraiment sympa, la nourriture est vraiment excellente, le tout pour un prix très raisonnable (3€ boisson comprise).

L’après midi je monte dans la ville haute aussi appelée Vatican du fait de son grand nombre d’églises. Au bout de la route carrossable on arrive devant une grande église rose et blanche du plus bel effet, je me fais un peu assaillir par des enfants qui soit veulent me vendre des cartes postales « faites par eux même » sauf qu’ils vendent tous les mêmes. Les autres veulent que je leur achète cahiers et stylos pour l’école, c’est malheureusement une autre arnaque connue ici, une fois les cahier et stylos achetés les enfants les rendent a la librairie et récupèrent l’argent.

Derrière l’église il n’y a plus que des ruelles pavées et pentues, un quartier commerçant avec de minuscules échoppes dans de vieux bâtiments de briques. En continuant de monter on voit d’autres églises flamboyantes qui dénotent un peu a coté des bâtiments bien plus délabrés, le quartier résidentiel est fait d’anciennes maisons de briques, de petites places et de minuscules ruelles qui permettent de se déplacer. Tout en haut de la colline il y avait jadis un palais , construit en bois il a disparu avec le temps, remplacé désormais par une école primaire, faire le tour de la colline permet d’avoir une vue circulaire sur Fiana et de se rendre compte que finalement c’est une grande ville.

Si le Lonely Planet ne parle pas de Fiana de manière très élogieuse, la ville haute vaut de mon point de vue une visite, spécialement si on est amateur de vieilles pierres et de sites historique. Il s’agit d’un des derniers endroits a Madagascar qui as intégralement conservé sont architecture initiale, classée parmi les 100 sites historiques mondiaux menacés de disparition la citée a perdu sont intérêt pour les habitants qui préfèrent la ville basse plus accessible et desservie par les bus et taxis. Construite directement sur la roche, l’alimentation en eau, l’évacuation d’eaux usées, l’hygiène de manière générale sont un vrai problème ici, certaines associations s’attachent a préserver le site en faisant la promotion d’activités sur place, deux guesthouses ont été ouvertes, il y a un café bien sympa ou se reposer et boire un jus de goyave.

Je finirais la journée en passant par la gare pour vérifier si le train circule et acheter mon billet de train, je n’aurais pas la place que je souhaitait mais je roulerais première classe pour 40000AR (12€) et j’ai négocié d’obtenir une autre place si une place mieux située se libère.

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