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Bertoua

Après une courte nuit a Yaoundé, je rejoins non sans mal la gare routière et après 5h de bus, 10 contrôles de police et une pause bouffe ou on me proposera de manger du rat j’arrive enfin a Bertoua, petite ville sur la route qui mène au Nord du pays, ici j’espère pouvoir rencontrer le peuple des hommes de la foret : les Pygmées. Ce soir au menu il y a viande de brousse, cette appellation rassemble tous les gibiers qu’on trouve ici et il n’est pas inutile de demander ce qu’il y a avant de commander, sinon on risque des surprises car c’est fonction de la chasse du jour, ça peut donc aussi bien être du phacochère (une sorte de sanglier), de l’antilope, du porc-epic que du singe. Ce soir c’est du hérisson, oui cette petite bête (même si ici ils son bien plus gros qu’en Europe) se mange et je trouve ça assez bon (a condition d’aimer la viande qui a du gout).

Ici les choses sont encore un peu plus compliquées qu’ailleurs pour organiser des visites, heureusement il y a un responsable de l’office de tourisme qui vit dans le même hôtel que moi et qui me donne les bonnes info et me trouve un chauffeur de moto, au programme visite de deux villages pygmées, de l’aéroport désaffecté et si nous avons le temps du marché de viande de brousse de Bertoua.
Il faut faire pas mal de route puis des km de piste dans la foret pour rejoindre les villages Pygmées. Dans le premier village je dois d’abord m’adresser au chef du village comme c’est la coutume pour obtenir l’autorisation de visiter et de prendre des photos, les gens sont assez suspicieux de me voir la, on me suspecte surtout de vouloir tirer profit des photos que je fais ce qui est surtout un bon prétexte pour me demander de l’argent, l’autre sujet c’est que je ne serais pas seulement la pour du tourisme mais pour d’autres choses. J’arriverais quand même a visiter le village et prendre des photos, ici tout est une question de discussion et de négociation, cela fait partie du jeu, on m’avait prévenu. Les Pygmées qui vivent ici sont sédentarisés et vivent dans des cases traditionnelles Camerounaises faites de briques de terre ou des cases en béton, seule persiste une case Pygmée faite de branche et de feuilles. On m’explique qu’il y a d’autres cases Pygmées un peu plus loin, en effet certains préfèrent vivre dans leur habitat traditionnel mais on me refusera la visite.
Le second village est un peu plus loin sur la piste, en route on se fait inviter a boire du vin de palme, l’occasion de faire des photos et surtout de les montrer, tout le monde veut voir sa photo… on arrive ensuite dans un grand village, en traversant on se fait alpaguer par quelqu’un qui prétend être un notable du village et représentant du chef de village. Je ne comprendrais pas tout a ce qui se passera pendant l’heure qui suit, d’autres personnes viennent, on me fait assoir sous un abris, visiblement il y a un conflit d’autorité entre celui qui nous a alpagué et ceux qui m’ont fait descendre de moto. Mon chauffeur me dit de ne pas m’inquiéter mais tout de même, je suis entouré de quelques énergumènes qui sont manifestement assez énervé, pour certains passablement alcoolisés et ont quand même des machettes sur eux, bref la situation m’inquiète un peu. Finalement je visite quand même le village, avec les palabres qui continuent autour de moi, il y a une grande réunion pour l’organisation d’une fête a venir, un bar qui passe de la musique a fond, une épicerie et des maisons en terre un peu partout. J’evite les photos, d’une part pour ne pas envenimer la situation vu que les palabres autour de moi sont aussi une question d’argent et ensuite pour ne pas me faire racketter encore plus.
Finalement les Pygmées c’est assez décevant, on sent que quelque part ils ont déjà perdu une bonne partie de leurs traditions, la sédentarisation forcée leur a fait beaucoup de mal, même si ils vivent encore proche de la foret ils sont déjà très corrompus par l’argent et surtout par l’alcool, le vin de palme coule a flot et déjà en début d’après midi on voit pas mal de monde complétement bourré, en plus de ça il vivent misérablement des quelques revenus qu’il peuvent tirer de la foret a surtout la chasse intensive de gibier revendue ensuite dans la région. Rencontrer les tribus qui vivent encore dans la foret est possible mais très complexe au dire des personnes avec qui j’en ai parlé, j’aurais aimé tenter l’expérience mais il faut beaucoup de temps, ne serais-ce que pour trouver les bon contacts et se faire accepter.

Au retour on s’arrête manger au “ministère du soya” c’est un endroit apparemment très connu de la ville pour manger des grillades (on appelle ça Soya ici), il y a plein d’étals qui grillent a peu prés tout, de la viande de brousse au poisson.

mon chauffeur me fait rencontrer son frère et sa famille puis nous partons direction l’aéroport ou on se fait arrêter manu-militari par 4 militaires qui n’hésitent pas a pointer des armes sur moi, la zone est interdite a partir d’une certaine heure, sauf que en ville personne n’est au courant. Je suis en règle, par contre mon chauffeur ne l’est pas, on parle déjà de lui confisquer la moto et de le mettre en garde a vue pour m’avoir transporté moi alors qu’il n’a pas ses papier. Je sens assez mal l’histoire, me retrouver a 10km de la ville sans chauffeur et sans transport ça me fait un peu flipper, mon chauffeur lui est de marbre ! Finalement après pas mal de négociation l’histoire se réglera avec un billet et nous pouvons repartir.

Après toutes ces émotions j’invite mon chauffeur pour une bonne bière, au passage il me fera découvrir un endroit ou je n’avais pas osé mettre les pieds jusque la : le cabaret camerounais, vu de l’extérieur ça avait l’air sulfureux, finalement c’est juste un endroit sympa ou on peut boire un verre et regarder des danseurs faire du playback sur les hits du moment, c’est plutôt fun.

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