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Fianar – Manakara par le train FCE

Ce matin j’ai rendez vous a 6h a la flamboyante gare de Fianar, lorsque j’arrive une foule compacte a déjà envahi la gare, je me faufile difficilement jusqu’au guichet pour payer mon billet, je pense que depuis le début de mon voyage c’est la première fois que je vois autant de touristes au même endroit, on doit être une bonne trentaine a prendre le train aujourd’hui.

Le train FCE (Fianarantsoua Cote Est) aussi surnommé TGV pour Train Grande Vibrations est la dernière ligne de train en service régulier a Madagascar et c’est une vraie antiquité ! Construite par les colons français avec des rails confisqués aux allemands a la fin de la première guerre mondiale la ligne entre en service en 1936 avec pour vocation principale de transporter des marchandises, bois, fruits et autres vers la cote. C’est une voie unique de 163km pour un dénivelé de plus de 1000m, ponctuée de 65 ponts, 48 tunnels et 17 gares, les rails sont toujours d’origine, on peut apercevoir un bout de voie lorsqu’on arrive a Fianar, rien ne laisse imaginer qu’un train circule encore ici ! Une seule motrice est encore en service elle date de 1956, c’est une vieille grand mère qui tire péniblement 2 ou 3 wagons de marchandise et 3 wagons de passagers. Au delà de l’aspect touristique cette ligne a une vraie utilité pour l’économie du pays, permet de désenclaver des villages inaccessibles autrement, transporte 150000 passagers et 20 000 tonnes de marchandise par an.

Vers 8h soit avec presque 1h de retard, la motrice crache une épaisse fumée noire et le train s’élance enfin, la première classe est presque exclusivement occupée par des vahza, j’ai finalement réussi a avoir une très bonne place, sur la gauche, coté fenêtre et a l’avant du wagon. Vu le nombre de personnes entassées dans les deux autres wagons la première classe reste un très bon choix, la meilleure vue est sur la gauche et évitez les places prés des toilettes qui sont au milieu du wagon.
C’est effectivement un TGV (train grande vibrations), on est un peu ballotté dans tous les sens tant la ligne est mauvaise, la végétation étant souvent très proche il faut faire très attention lorsqu’on sort la tête pour faire des photos. On arrive rapidement a une première gare ou on charge quelques passagers mais surtout des marchandises, les enfants et villageois vendent des fruits, des beignets et toute sorte de marchandises. La même opération se répétera pour chaque gare avec parfois des arrêts assez long (plus d’une heure), chaque village a un peu sa spécialité, ici on vend des bananes, ailleurs des écrevisses grillées, des épices, du manioc, des oranges, bref vous ne risquez pas de mourir de faim, les bouteilles d’eau sont par contre rares sur le trajet.
Les paysages traversés sont vraiment magnifiques, on est dans une zone de montagnes, tantôt couvertes de foret, tantôt herbeuses, on voit des rizières et plantations isolées au milieu de nulle part mais preuve que des gens vivent ici.
A 18h le jour est tombé, on nous annonce qu’il reste encore au moins 50km a parcourir ! La nuit c’est tout de suite moins drôle vu qu’il n’y a rien a voir, on s’arrête dans des villages seulement éclaires avec des lampes a pétrole et le trajet semble sans fin.
Tout d’un coup tout s’éteint dans le train, même et surtout le diesel de la motrice, on est au milieu de nulle part, il fait nuit noire et manifestement nous sommes en panne, si les malgache ne sont pas trop inquiets, pas mal de vahzas commencent a être un peu sur les nerfs. Heureusement ça ne dure pas trop et on retrouve rapidement le doux bruit de la motrice.

23h, je n’y croyais plus mais me voilà enfin arrivé a Manakara, dans un pays ou la vie s’arrête avec la tombée du jour et sans réservation d’hôtel je suis un peu inquiet. Je prends un pousse pousse direction l’hôtel Flamboyant, un établissement qu’on m’a plusieurs fois recommandé et j’aurais la chance d’y trouver une chambre (25000AR). Même si on est samedi soir et que je serais bien allé tester la boite qui est dans l’hôtel en face, je suis un peu trop crevé et me contenterais d’une bière achetée a l’hôtel.

Si la dernière partie du trajet a vraiment été désagréable cette balade en train est une très bonne occasion de découvrir Madagascar autrement, la campagne, la vie des villages isolés, les paysages sont magnifique et c’est une vraie aventure a la malgache : on sait quand on part, quand on arrivera est une autre histoire  et toujours « mora mora », doucement en malgache.

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